Le gouvernement
I) L’organisation du gouvernement gabonais en fonction des grandes firmes pétrolières.
A/ La forme du gouvernement favorise- t-elle les investissements des grandes firmes ?
Après l’indépendance de 1960, le Gabon est alors une république avec un régime présidentiel. Comme nous l’avons expliqué, le premier président au pouvoir de cette république fut Léon M’ba, mort en 1966. Peu après, la création du Parti démocratique gabonais par Omar Bongo Ondiba a lieu. Il est le seul parti politique du Gabon à l’époque. Puis, à la mort d’Omar Bongo, son fils Ali reprend le flambeau récemment, le 3 octobre 2009 suite à des élections. Il existe alors un deuxième parti: l’Union Nationale (UN). Mais de fortes oppositions entre le parti présidentiel et l’UN ont lieu, notamment sur la gestion du pétrole dans le pays: l’opposition (UN) veut maîtriser les investissements venants de l’étranger dans ce secteur afin de préserver le pays, alors qu’Ali Bongo entend faciliter toutes les démarches administratives afin de rendre plus facile les investissements.
Ali Bongo
Ce conflit au sein du gouvernement Gabonais provoque une incapacitè à investir seul dans la production de pétrole et de maîtriser cette production. Les entreprises pétrolières étrangères (Total Gabon, Shell...) profitent donc de cette relation simplifiée avec le gouvernement gabonais . Ce dernier est également étroitement lié au gouvernement Français, et ce depuis l’indépendance en raison d’une longue colonisation qui a duré plus d’un siècle. Le Gabon n’a donc aucune politique pétrolière cohérente à l’heure d’aujourd’hui, mais son gouvernement s’efforce d’améliorer la situation en créant des sections spéciales pour mieux gérer la production. La Direction Générale des Hydrocarbures (DGH) interagit de façon autonome avec les sociétés étrangères qui opèrent au Gabon. Depuis les années 90, cette derniére travaille avec des sociétés conseillères techniques de l'État pour tout ce qui concerne les activités pétrolières .
Ces sociétés étrangères se partagent les parts de l'État gabonais dans différents projets de production, alors que ce rôle devrait être joué par une société nationale ou le Ministère. Il est alors facile d’imaginer la difficulté de partage de production au Gabon. Cela a accru la perte de crédibilité du Gabon dans le monde pétrolier. Aujourd’hui, le Gabon n’a plus de société Nationale pétrolière à cause de cette mauvaise gestion.. Mais cela ne dissuade pas pour autant les firmes multinationales, qui continuent à investir et à signer des contrats avec le gouvernement gabonais.
B/ Existe-t-il une corruption de ce gouvernement ?
Pour mesurer cette corruption, il existe un indice: l'indice de Perception de la Corruption (IPC). Cet indice est mesuré sur une échelle de 0 (plus haut niveau de corruption) à 10 (faible niveau de corruption). L’indice regroupe 178 pays, le pays ayant le plus faible taux de corruption est le Danemark , avec un «score» de 9,3 sur 10 , et le pays étant le plus corrompu est la Somalie avec un score de 1,1.
Le Gabon se place 110ème sur 178. Son score est de 2,9: la corruption se porte bien dans le pays. Malgré tout, le Gabon est le pays le moins corrompu d’Afrique Centrale, et se veut être un pays émergeant. L’IPC n’est certes qu’un indice, mais il conditionne dans une certaine mesure l’attractivité du pays pour bon nombre d’investisseurs, et le Gabon s’efforce d’améliorer le plus possible son indice. Évidemment, il est très difficile de trouver des informations sur la politique des entreprises pétrolières, mais il est facile de deviner qu’il existe des pots de vins, des menaces, et que cette corruption est essentiellement due à la mauvaise organisation du gouvernement. La bonne gouvernance serait donc un élément essentiel pour stopper la corruption. Il existe également une certaine censure de cette corruption, car cela terni évidemment l’image du Gabon.
Par exemple, un journaliste gabonais devait se rendre à une conférence sur la corruption à New-York, dans l’intention de parler de la corruption existante au Gabon: il fut arrêté a l’aéroport de Port-Gentil par les autorités gabonaises et mis en garde à vue, sans explications. Ce qui prouve que le gouvernement gabonais cherche à pratiquer une censure et ne dévoile le moins possible sa corruption. Une verité qui dérange le pays...